La CSRD : comprendre les nouvelles obligations RSE pour les entreprises industrielles
Cette directive européenne est en train de bouleverser le rapport des entreprises à la responsabilité sociétale : la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Contrairement à son prédécesseur (la NFRD), cette directive impose un reporting beaucoup plus large, structuré, normé et opposable juridiquement.
Pour les entreprises industrielles, la CSRD représente une véritable rupture : elle exige de mesurer, documenter et publier les impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance sur l’ensemble de la chaîne de valeur, y compris les émissions indirectes (scope 3).
Dans ce contexte, intégrer des équipements issus de l’économie circulaire devient un levier à la fois stratégique, opérationnel et réglementaire.
CSRD : de quoi parle-t-on exactement ?
- Obligation de publier un rapport extra-financier structuré selon les normes européennes ESRS ;
- Extension du périmètre : toutes les grandes entreprises et PME cotées sont concernées ;
- Inclusion du scope 3 (émissions indirectes, dont les achats, l’utilisation et la fin de vie des produits) ;
- Obligation de vérification par un auditeur externe ;
- Format numérique obligatoire (norme XBRL).
Qui est concerné par la CSRD, et quand ?
Type d’entreprise | Entrée en vigueur |
Grandes entreprises déjà soumises à la NFRD | 2024 (rapport 2025) |
Autres grandes entreprises européennes (>250 salariés ou >40 M€ CA) |
2025 (rapport 2026) |
PME cotées | 2026 (rapport 2027) |
PME non cotées | Facultatif à ce stade |
Les entreprises industrielles françaises, souvent au carrefour de nombreuses chaînes d’approvisionnement, sont massivement concernées par la deuxième vague.
Quels sont les impacts spécifiques pour l’industrie ?
- Empreinte carbone (scope 1, 2, 3) ;
- Utilisation de matières premières vierges vs recyclées ;
- Durée de vie des équipements ;
- Politique de gestion des déchets industriels ;
- Achats responsables et circularité ;
- Santé, sécurité et qualité de vie au travail ;
- Gouvernance et chaîne de sous-traitance.
Le rôle structurant de l’économie circulaire
- Les entreprises doivent quantifier leur part d’achats issus du réemploi, de la réutilisation ou du recyclage ;
- Elles doivent indiquer la part des équipements conçus pour durer, réparables ou reconditionnés ;
- Elles peuvent valoriser les gains carbone générés par le choix d’un équipement reconditionné plutôt que neuf.
- Réduire leur scope 3 ;
- Obtenir des certificats de performance carbone à joindre à leur reporting ;
- Renforcer la crédibilité de leur stratégie RSE auprès de leurs parties prenantes.
Quels indicateurs intégrer dans son reporting CSRD ?
Voici quelques exemples d’indicateurs alignés avec les normes ESRS E5 et E1 :
Indicateur | Description |
% du chiffre d’affaires lié à des produits ou services circulaires | Mesure directe de l’engagement circulaire |
Volume d’équipements achetés reconditionnés vs neufs | Suivi des pratiques d’achat |
Réduction des émissions (tCO₂) liée au réemploi | Mesure d’impact carbone |
Part des achats issus de fournisseurs circulaires | Traçabilité de la chaîne de valeur |
Durée de vie moyenne des équipements utilisés | Indicateur de sobriété matérielle |
Comment se préparer efficacement à la CSRD ?
Cartographier vos flux d’équipements
Identifiez les postes à fort impact : matériels techniques, véhicules, machines de production. Ciblez ceux qui peuvent passer au reconditionné ou à la location circulaire.
Travailler avec des fournisseurs capables de documenter leurs impacts
- Un certificat d’économie carbone ;
- Une fiche produit mentionnant l’origine, la durée d’usage, la garantie ;
- Des données techniques pour vos audits RSE.
Intégrer ces éléments dans vos outils de pilotage
Pensez à connecter votre stratégie circulaire à vos outils ESG ou logiciels de reporting extra-financier (ENABLON, Tennaxia, Cority, etc.).
Anticiper les bénéfices au-delà de la conformité
- Renforcer sa compétitivité dans les appels d’offres exigeant un reporting RSE ;
- Améliorer sa notation extra-financière ;
- Séduire les talents sensibles aux enjeux environnementaux ;
- Accroître sa résilience face aux risques réglementaires ou réputationnels.
- Réduction effective du scope 3 ;
- Création de valeur démontrable pour les investisseurs, clients et collaborateurs ;
- Accès facilité à de nouveaux marchés publics et privés.
Découvrez d’autres contenus sur les équipements professionnels d’occasion et reconditionnés
- L’économie circulaire industrielle : levier de performance pour les entreprises B2B
- Reconditionné vs Neuf : le vrai calcul du coût total de possession
- Réduire son empreinte carbone grâce au matériel industriel reconditionné
- Obligations RSE : ce que les entreprises industrielles doivent vraiment mettre en œuvre
- La CSRD : comprendre les nouvelles obligations RSE pour les entreprises industrielles